Presidentielles 2007
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 Des croissances ?

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MessageSujet: Des croissances ?   Des croissances ? Icon_minitimeJeu 22 Fév - 8:42

Vous avez remarqué que tous les candidats tablent sur la croissance pour financer leurs programmes et que la plupart souhaitent la relancer ? Vous avez remarqué que toutes les statistiques donnent comme exemple les pays où la croissance est forte ?

Mais savez-vous ce qu'est la croissance ? La croissance, c'est le supplément de PIB produit par les secteurs d'activités du pays, à savoir les produits créés par les entreprises. On peut donc considérer que la croissance, ou du moins le PIB dont on recherche à fond la croissance, est la somme des produits et services créés et consommés dans le pays.

Or, on fabrique à partir des matières premières disponibles, et la production génère des déchets, tout comme la consommation. Et que nous dit-on à propos de la pollution et des ressources naturelles de notre planète ? Vous voyez où je veux en venir ? Non ?

Selon les valeurs prônées et la logique du monde occidental, que la plupart de l'humanité prend comme modèle de développement, chacun a droit d'atteindre à un niveau de vie au moins équivalent, et donc devrait à terme avoir accès aux mêmes biens et services que nous... Vous commencez à mieux comprendre où je veux en venir ?

Donc, si je résume, aujourd'hui, une minorité d'êtres humains épuise les ressources naturelles de la planète, pollue irrémédiablement les écosystèmes pour conserver et accroître son confort matériel. Et la grande majorité des hommes de cette planète aspirent à ce même confort. Et ils y aspirent légitimement.

C'est la logique actuelle qui tient ce pari aberrant que la croissance solutionnera tout, alors qu'il est mathématiquement évident que la planète ne peut supporter notre espèce au niveau de développement occidental que si tous les autres (environ 5 milliards d'individus) disparaissent de l'équation... La course à la croissance : entre eugénisme et suicide ?

C'est pourquoi de nombreux penseurs ont développé un concept alternatif qui a depuis fait pas mal de chemin. Il s'agit de la décroissance. Malgré le sens apparent du terme, il ne s'agit pas de régresser, mais de penser notre développement différemment, équitablement et durablement : harmonie entre les écosystèmes et les besoins de l'homme, développement concerté visant à produire propre grâce à des produits et énergies renouvelables. Autrement dit, c'est un nouveau mode de société qui est proposé. C'est le seul proposé.

Il y a donc les tenants de la croissance - quasiment tous - et ceux de la décroissance, qui sont réduits de fait au silence. Pourtant, il est évident que la quête de croissance est une aberration mathématique... Pourquoi ce silence médiatique et politique sur cette question ? Pourquoi ce consensus pour la dissimulation ? Pourquoi cet aveuglement collectif mais si dangereux ?

Parce que l'idéologie libérale est devenue tyrannique. Il est devenu inconcevable de réguler les activités humaines. Elles sont devenues au cours du XXème siècle un phénomène naturel et implacable comme le cycle des saisons. Notre espèce n'est plus capable de concevoir un autre cadre à son développement. Toute tentative de dénonciation du système actuel aboutit à un heurt idéologique : on est libéral, ou bien l’on est étiqueté antilibéral. Et si on est antilibéral, on est communiste. Et si on est communiste, on est pour une dictature de la médiocrité et de l’oppression. La communication a été rendue impossible par les amalgames idéologiques et historiques de l’époque moderne. Impossible de briser ce mur de préjugés, impossible de coucher cette tour d’ivoire pour en reprendre les fondations…

Pourtant, cette évolution est nécessaire. Et, malgré ce silence autiste et suicidaire, les politiques l’ont compris, même si c’est impossible de l’affirmer avec vigueur. Ils ont reconnu que leurs générations étaient perdues à la raison. Ils ont transmis le flambeau aux générations futures en priant que nous prendrions les choses en main. Aujourd’hui, les professeurs des écoles (école primaire et maternelle) sont formés à promouvoir le dévelopement durable et la décroissance. C’est inscrit dans les programmes. Les notices explicatives regorgent d’apologies vibrantes de ce nouveau mode de développement. Et pourtant, bien que ce programme ait été pensé par le haut, la tête n’avoue pas au corps la nécessité d’agir ; la tête et le corps se complaisent dans l’aveuglement. Les nouvelles générations gèreront-ils avec intelligence ce paradoxe d’une société du préjugé et de la nécessité de combattre ces préjugés pour agir ? Je doute. J’ai peur…

Aussi, j’attire votre attention sur le programme de Ségolène Royal. C’est la seule candidate « présidentiable » qui soit en mesure d’incarner ce changement nécessaire.

Certes, elle se situe encore dans la pensée libérale, c’est indéniable, et elle compte sur la croissance pour financer son programme, lui-même visant à relancer cette croissance. Mais je vous l’ai dit : parler de décroissance est impensable actuellement. Mais certains des éléments du discours de Ségolène Royal amorcent le glissement vers la décroissance : elle prône le co-développement en citant comme exemple l’investissement en Afrique dans des énergies propres et renouvelables qui conféreraient l’autonomie durable en énergie pour ce continent asservi, elle s’engage avec assurance dans le concept de l’excellence écologique, elle vise la simplification et la collectivisation internationales de la recherche et de certains pôles institutionnels afin d’être plus efficaces dans des mesures concertées de développement durable, et elle replace l’homme au-dessus des intérêts économiques. On n’est pas encore dans la décroissance, mais c’est un mouvement qui tend vers elle.

Le personnage n’est peut-être pas si sympathique et convaincant qu’elle le devrait, mais son programme est le seul à nous rapprocher de ce changement nécessaire. Les autres partis plus à droite donnent aveuglément dans la logique libérale qui nous atomise et nous condamne, surfant de plus sur la xénophobie et sa corolle de préjugés nocifs pour le lien social, tandis que les autres de gauche, anti-libéraux et autres, manquent de crédibilité car leur message est parasité par les amalgames évoqués précédemment. De plus, ils ne sont pas nécessairement convaincants dans le rôle de gouvernants. Ségolène Royal a derrière elle l’expérience du gouvernement et l’originalité d’être une femme : elle incarnerait parfaitement le changement.

Plus d’aveuglement servile, cela dit : son programme est une étape nécessaire, ce n’est pas une panacée. Et le personnage lui-même doit être surveillé et rappelé à l’ordre de l’intérêt de notre espèce et de ses engagements.

Tout ça pour vous encourager à repenser la candidature de Ségolène Royal sous d’autres aspects que ceux qui sont affichés ou médiatisés. Nous avons besoin de ce changement, que même les programmes scolaires anticipent. A nous de le comprendre et d’agir avec courage et discernement.
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